Où apparaît Elise de Réauville.

Paris février 1871, la neige tombe doucement sur la capitale, peu à peu elle recouvre les espaces verts, s’accroche aux toitures. Au départ elle forme une mince pellicule recouvrant les plaies béantes ouvertes au seins de la ville lumière par les travaux du très actifs baron Haussmann. La ville est désormais drapée dans un manteau blanc seulement troublé par un petit vent du nord.

Dans la cheminée de l’appartement d’Elise de Réauville quelques bûches se font consumer par un bon feu réconfortant. En cette froide matinée de février Elise est appuyé contre la large fenêtre donnant sur la rue. Afin de se réchauffer ou est ce pour se rappeler les jeux de son enfance elle s’est enroulée dans le lourd rideau qui encadre la fenêtre. Déjà trois semaines qu’elle est placée en disponibilité de son régiment. Cette inactivité forcée lui pèse, alors elle guette à la fenêtre dans l’attente ….

Une silhouette déboule par la gauche de la rue. Le marcheur presse son pas, il avance courbé dans la tempête. Arrivé à proximité de la résidence, il est rattrapé par un fiacre aux armes impériales. Le cocher arrête son attelage. 3 hommes en descendent. Ils sont vêtus d’une tunique verte et d’un pantalon rouge. Elise reconnaît instantanément l’uniforme de la garde impériale. L’un d’entre eux se détache et prend la direction de l’appartement. Le premier visiteur prend le même chemin, il est revêtu d’un uniforme moins prestigieux mais tout aussi utile, celui des postes impériales. Sa sacoche ricoche contre sa jambe. Les deux hommes prennent la direction de l’appartement d’Elise. Ils sonnent. La porte s’ouvre.

Le premier porte mollement sa main à sa casquette, tend une enveloppe de qualité portant les armes de la famille de Réauville.
« B’jour m’sieur ‘dame, service des postes impériales, tenait, on dirait bien encore une invitation !»

Le second plus martiale claque vigoureusement des talons, porte sa main à sa tête, effectue un impeccable salut et tend à son tour une enveloppe scellé.
« Madame vous êtes convoqué immédiatement au Grand Quartier Général »

Une étincelle d'intérêt brille dans les yeux d'Elise. Elle remercie le postier d'un sourire, et le laisse regagner le palier.
Dès qu'il est parti, elle ouvre plus largement la porte de son appartement, et fait signe au soldat de la garde impériale d'entrer dans le vestibule...

Entrez quelques minutes, le temps que je passe un uniforme plus approprié. Je suppose que le fiacre, en bas de l'immeuble, nous attend ?
Entrez, entrez, je n'en ai pas pour longtemps...

Puis, les deux lettres à la main, Elise passe dans sa chambre, en appelant d'une voix forte : Marie... Marie !
Tout en se déshabillant rapidement, la jeune femme décachette les deux courriers, et commence à les lire, dévorée de curiosité.
Quand sa servante vendéenne l'a rejointe, Elise lui ordonne : "Sors ma grande tenue, et le sabre de parade, dans le premier tiroir de la commode... Dépêche-toi, on m'attend au Grand Quartier Général !

Marie se dépêche de rassembler les effets demandés. Elle cours afin de répondre promptement au souhait de sa maîtresse. Elle virevolte de la pièce retrouve un bout d’uniforme, se précipite afin de trouver une chemise, tente de faire briller la garde du sabre d’apparat.

Elise commence à lire la première lettre. Elle est écrite par son père sur un joli papier à lettre aux armes de la famille de Réauville. Elle était accompagné d’une petite carte à l’en tête de sa belle sœur il s’agit une invitation à se joindre à l’ensemble de la famille pour participer au bal célébrant la fin de la saison organisé par le Maréchal Mac Mahon. La main tremblante d’impatience et de curiosité Elise commence sa lecture.

« Ma chère enfant, c’est le cœur serré que je vous écris ses quelques lignes de mauvaises augures. Tout d’abord je dois vous annoncé que mes dernières opérations financières ne m’ont pas apporté les résultats escomptés et je me vois dans l’obligation de retarder le versement de votre pension. J’espère et ne doute point que votre situation va s’améliorer dans les proches délais. J’ai écris a mon vieil ami le Colonel Franton, commandant du 4e régiment de Hussard, afin qu’ensemble nous puissions résoudre les déboires qui vous frappent actuellement. C’est la mort dans l’âme que je dois vous annoncer qu’il semble très pessimiste sur la suite des évènements.
A qu’il est loin le temps des fastes et de la joie, sachez cependant qu’il ne se passe point un seul jour sans que je pense à vous. N’oubliez pas qu’en ses temps difficiles pour vous je reste à vos cotés et vous pouvez compter sur mon soutient le plus absolu. Votre père qui vous aime et vous embrasse tendrement. »

Le courrier remis par le lieutenant et beaucoup plus formelle et son style plus brutale. Elle tient en quelques lignes sèchement rédigé « Madame, vous êtes prié de vous rendre accompagné du porteur de cette lettre et dans les délais les plus bref au fort de Vincennes où des instructions plus complète vous serons données », elle est signé par le chef de l’Etat Major Général de l’armée.

Pendant se temps, dans la pièce le lieutenant tente de dissimuler son impatience. Le bruit de ses bottes raisonnent dans la pièce vide. Au bout d’une trentaine de minute d’attente, il lance « Madame, je ne voudrai points vous presser mais nous sommes attendu »

Elise termine de boutonner le dernier bouton de son dolman, et vérifie dans le miroir, avant de sortir de sa chambre, que sa pelisse d'officier est bien d'aplomb sur son épaule. Laissant le courrier de son père sur la table de nuit, elle fixe son sabre à sa ceinture en entrant dans le salon.

Veuillez me pardonner cette attente, lieutenant. (Elle rougit un peu). Je n'ai pas encore l'habitude du rythme de la vie parisienne.

Puis elle prend son shako, posé sur une table dans le vestibule, et le cale au creux de son bras gauche.
Je suis prête...

Ce n’est rien, allons y la voiture nous attend

Elise et le lieutenant sortent de l’immeuble et ils sont salués par les deux soldats qui attendaient dehors. La jeune femme et l’officier monte à l’intérieur du fiacre. L’un des soldats prend place à coté du coché, l’autre monte à l’arrière. Le confort de la voiture est assez sommaire. Ils y trouvent de grosses pelisses bien chaudes. Le lieutenant raide comme la justice décroche le fourreau de son sabre et le pose à porté de sa main.

Le fiacre se met en branle dans les rues parisienne. Il y a peu de circulation, ce matin, Paris semble désert. Le jeune officier ne desserre pas les dents, et tente par tous les moyens d’éviter le regard d’Elise. Il semble mal à l’aise et dissimule ce trouble derrière une excessive rigueur.

Intriguée, et surtout dévorée de curiosité, Elise lance de temps en temps des regards furtifs au lieutenant de la garde impériale... Mais voyant son mutisme, elle préfère ne pas lancer la conversation, surtout après la légère remontrance qu'il lui a faite dans son appartement... Pour se donner une contenance, elle passe la majeure partie du trajet à admirer Paris, regardant par la vitre du fiacre la vie animée de cette matinée de février...
En son for intérieur, elle s'interroge. Pourquoi cette convocation ? L'affaire avec Pont-Joubert n'est tout de même pas remontée si haut dans la hiérarchie militaire ? Il a des appuis politiques, certes, mais tout de même...
A moins qu'il ne s'agisse d'une mission qu'on souhaite lui confier... Mais une convocation au Grand Quartier Général ? Alors qu'elle n'est qu'un simple sous-lieutenant ?
Songeuse, Elise se prend à rêver à de grandes chevauchées et à des missions secrètes, comme celles qu'accomplissaient les héros d'Alexandre Dumas dont les romans ont bercé son enfance...

Ils poussent une lourde porte en bois et pénètre dans un hall à l’apparence froide et à hauteur de plafond démesuré. Les deux gardes restent a proximité de la porte. Les épais murs de pierres sont particulièrement dépouillés seule quelques hallebardes, lances et épées sont accroché en guise de décoration. Sur la gauche de l’entrée Elise peut observer une petite salle d’où s’échappe les jurons proférés par quelques gardes tuant le temps à l’aide d’un jeu de carte. Au centre de la pièce trône un grand escalier de bois qui a mis hauteur se divise en deux tronçons. Il est recouvert d’un lourd tapis.

Un homme en descend, Elise le reconnaît instantanément il s’agit d’un colonel, de son colonel, du colonel Franton comandant du 4e régiment de hussard. C’est un homme d’un certain age au visage rubicond traversé d’une large moustache blanche. Il porte lui aussi son uniforme de cérémonie. Il descend l’aire grave. Il semble fortement préoccupé. En apercevant Elise au centre de pièce, son visage prend un aspect encore plus triste. Il se presse de descendre les dernières marches et se précipite vers Elise.

Le Lieutenant de la garde impériale effectue un impeccable salut devant le colonel, puis se tourne vers Elise. « Madame veuillez bien m’attendre là quelques instants, je vais les prévenir de votre arrivée » puis il grimpe quatre à quatre les marches.

Elise pâlit visiblement. Elle salue le colonel d'un geste précis, puis s'avance vers lui.

Mon colonel, que se passe-t-il ?

Bien là situation est grave, le général de division Pont Joubert, le père du capitaine a entrepris depuis quelques semaines une croisade contre la cavalerie légère. Il souhaite la disparition de notre corps. D’après lui les chasseurs et nous sommes les vestiges d’un autre temps. Notre prétendue indiscipline nuirait à la cohésion de l’armée. Le lâche, c’est bien une réflexion d’artilleur !
Il a profité de l’incident avec son fils pour vous faire traduire devant une cour martiale extraordinaire. Vous êtes la première mais pas la seule, beaucoup de vos camarades vont vous suivre !
Soyez courageuse et digne, mon cheval m’attend dehors, je pars au palais essayé de plaider ce qui est désormais notre cause !

Le colonel débite son monologue sur un ton oscillant entre la fureur et l’exaspération. Il ne semble pas vraiment être dans un bon jour. Sa main est crispée contre sabre, Elise en déduit qu’il en faudrait peu pour qu’il affronte de nouveau la cour martiale sabre aux poings cette fois ci.
Elise peut observé que les deux gardes postés prés de la porte se sont à la vue du colonel légèrement éloignés de celle-ci. Ils en ont libéré l’issue. Ils semblent être entrés dans une longue discutions.

Elise murmure au colonel, les dents serrées et des éclairs dans les yeux...

Il y a une chose à laquelle le général n'a pas pensé... S'il me fait chasser de l'armée, rien ne s'opposera plus à ce que je défie son cher rejeton en duel.
Ce lâche, ce capitaine de pacotille ne s'en tirera pas à si bon compte. Non content d'abuser de son autorité sur ses hommes, voilà qu'il laisse son père mener ses batailles à sa place... !
Quant à la disparition de la cavalerie légère, j'espère que l'empereur n'a pas oublié les glorieux combats que les hussards ont mené durant toutes les campagnes de son oncle !

Puis Elise se rend compte à qui elle s'adresse, et rougit jusqu'aux oreilles.

Veuillez me pardonner, mon colonel. J'ai encore parlé sans réfléchir...

La jeune hussarde lance un regard vers la porte où les deux gardes sont en faction, attendant qu'on vienne la prier d'entrer. Un léger frisson la parcourt... Elle semble perdre contenance un instant, puis reprend quelques secondes plus tard, d'une voix qui se veut assurée :

En tout cas, les Réauville n'ont jamais craint d'aller au feu. Que ce soit sous celui des batteries ennemies, ou celui du sarcasme des faibles...

Elle ajoute à voix basse, pour elle-même...
Mais je n'aurai jamais pensé avoir à me justifier devant une cour martiale d'avoir accompli mon devoir d'officier.

Ce n’est rien, vos propos ne peuvent que choquer l’oreille des lâches, courage soldat, montrez leurs comment se bat un hussard et n’oubliez pas que parfois une bonne charge, au sens propre comme au figuré, peu emporter la décision !

Sur cette étrange conclusion le colonel salut Elise puis se dirige vers la sortie. Si le Colonel est un homme d’action aux réactions parfois vives, il n’est pas du genre à entraîner ses hommes dans de folles charges irréfléchies, cette allusion est surprenante dans sa bouche. Les deux gardes le salut et lui dégagent complètement le passage. Au même moment le lieutenant redescend l’escalier et invite Elise à le suivre à l’étage dans la salle prévus pour la cour martiale.

Avant de franchir le pas de la porte, le colonel se retourne une dernière foi, regarde Elise et lui lance quelques mots d’encouragement.

Elise adresse au colonel un salut militaire plein de panache, avant de se retourner et de suivre le lieutenant à l'étage.

Le Lieutenant fait entrer Elise dans une petite pièce se trouvant à l’étage. Ses murs sont recouverts d’une mauvaise peinture grise, une petite fenêtre placé en hauteur face à la porte amene un peu de la clarté du jour. Il ni y a aucunes décorations mis à part un portrait de l’empereur. Le coté gauche est occupé par un miroir qui semble encastré dans le mur et qui en occupe toute la surface. Au centre de la pièce a été installé une grande table où siège trois officiers. A droite Elise peut apercevoir une petite table occupée par un capitaine.

La cour martiale est formée par 4 officiers. La grande table est occupée de gauche à droite par un lieutenant, un colonel et un capitaine. Le lieutenant porte l’uniforme des Chasseurs Faë. Il semble assez jeune. Il est particulièrement beau et élégant, surtout si Elise le compare au 3 autres. Par contre son teint est très pale. Ses longs cheveux ne parviennent pas à dissimuler ses longues et fines oreilles. Il semble mal à l’aise. Le Colonel est lui aussi jeune pour occuper un tel grade, il porte un uniforme particulièrement bien coupé, qu’Elise peut immédiatement identifié comme celui d’un régiment d’artillerie. Ses favoris et sa moustache brune sont impeccablement bien taillés. Devant lui est posé un dossier qui semble épais. Le Capitaine est lui au contraire très âgé pour un tel grade. Son uniforme d’un quelconque régiment d’infanterie de ligne est usé et taché. Son visage semble bouffit et confit par l’usage répété de substances alcoolisées. Ce sont les trois juges, l’accusation est menée par un capitaine de Cuirassé.

Elise est invité à se placer au centre de la pièce. Le Lieutenant qui a accompagné Elise se tient dans le fond de la pièce à coté de la porte et reste immobile.

Après les civilités d’usages, le Colonel prend la parole :

La Cour martiale extraordinaire convonquée en ce jour va instruire et statuer sur le sort du sous-lieutenant Elise de Réauville accusée d’insubordination, de rébellion, de refus d’obéissance et d’insulte vis-à-vis d’un officier. La cour après avoir après entendu les témoins à charges et décharges, va maintenant entendre le dit Sous Lieutenant. Reconnaissez-vous les charges qui pèsent contre vous ?

Après avoir salué la cour et s’être présentée, Eloise rassemble quelques secondes ses esprits. Un peu pâle, elle prend la parole d’une voix ferme, bien décidée à jouer le tout pour le tout. Une Réauville ne rend pas les armes sans se battre jusqu’à son dernier souffle !

J’avais préféré tenir mon colonel seul au courant de ce qui s’était passé ce jour-là, pour épargner une trop grande indignité au capitaine de Pont-Joubert, les hommes de la compagnie étant tenus au devoir de réserve et les autres sous-officiers étant absents de la carrière lors de cette séance d’entraînement. Le capitaine a jugé bon de saisir la justice militaire, et je le regrette, car il m’oblige à étaler au grand jour des actes qui ne font pas honneur à sa carrière. Mais puisque ma présence dans cette cour m’y contraint, je ne peux plus taire.
Ce n’est un mystère pour personne au 4e Hussards que le capitaine de Pont-Joubert mène la vie dure aux cavaliers placés sous ses ordres, à un degré que n’exige pas la discipline militaire. Je n’ai pas dit « à ses hommes », car il n’a jamais su s’attacher leur loyauté comme tout officier d’expérience sait le faire. Il est vrai que dans l’armée, nul n’est tenu d’admirer ou de respecter ses supérieurs. Il suffit de leur obéir. Le capitaine de Pont-Joubert est donc parfaitement dans son droit lorsqu’il place un homme de garde trois nuits d’affilée, lorsqu’il refuse une permission à un sergent dont l’épouse vient d’accoucher, ou lorsqu’il consigne un peloton entier pendant deux mois pour un carreau mal lavé dans une chambrée. C’est une méthode sans doute inhabituelle pour former des soldats au rude métier des armes, mais il est vrai que le capitaine de Pont-Joubert a une pédagogie toute personnelle pour asseoir son autorité. La compagnie avait su s’en accommoder, sachant qu’elle servait l’Empereur avant tout, et non un capitaine imbu de ses prérogatives.
Il est bon de préciser que le capitaine de Pont-Joubert n’est dans ces dispositions qu’envers les personnes de grade inférieur au sien. Il est d’une grande affabilité envers ses supérieurs, et les officiers de même grade que lui. Il me semble qu’un article du règlement militaire explique aisément cette attitude.*

Elise s’interrompt un instant, comme pour retrouver le sentiment qui l’avait animée durant cette funeste journée. Des éclairs de colère luisent dans ses prunelles, quand elle reprend la parole d’une voix plus passionnée :

Si le devoir d’un militaire est d’obéir aux ordres de ses supérieurs, il est du devoir d’un officier de protéger les hommes placés sous ses ordres, dans le cadre des instructions qu’il a reçues. Et le code militaire prévoit expressément la possibilité de refuser d’obéir à un ordre indigne.
Voici ce qui s’est passé ce jour-là. J’étais en train de diriger un exercice pour les nouvelles recrues, destiné à les former à l’équitation d’élite qui est l’apanage de la cavalerie impériale. Les jeunes hussards devaient parcourir un parcours d’obstacles notamment retors, en un temps limité. L’un des jeunes engagés éprouvait les plus grandes difficultés à maîtriser ce parcours, car l’un des obstacles, particulièrement élevé, provoquait immanquablement sa chute sur les barres. Le capitaine de Pont-Joubert est arrivé au milieu de l’exercice, et après la troisième chute du cavalier , a décidé de prendre les choses en main. Pour mieux… motiver… la recrue (ce sont ses propres termes), le capitaine a ordonné au sergent instructeur de fixer des sabres sur toute la longueur de la dernière barre, le tranchant dirigé vers le haut. Il a ensuite donné l’ordre au jeune homme de réussir le parcours dans le temps limite, sous peine d’être chassé des hussards et réaffecté… pardonnez-moi, mon colonel, mon capitaine, mais ce sont les propres mots du capitaine de Pont-Joubert, « chez ces mauviettes de fantassins ou ces lâches d'artilleurs ».
La barre d’obstacle ainsi transformée, toute chute allait provoquer au mieux une blessure sérieuse, au pire la mort de l’infortuné. Voyant que le cavalier, terrifié, s’apprêtait à lancer sa monture pour relever le défi, et comprenant qu’il courait un grave danger, parfaitement inutile, j’ai lancé mon cheval, et coupant à travers la carrière, j’ai fait tomber la barre avant qu’il n’arrive devant l’obstacle.
Furieux, le capitaine de Pont-Joubert m’a sommé de remettre en place son « instrument de motivation ». Je lui ai répondu que le devoir de tout officier de Sa Majesté était de protéger la vie de ses hommes, et qu’il m’était dès lors impossible de remettre la barre en place. Je suppose que c’est cette phrase que le capitaine considère comme une insulte. Et je l’admets, c’est à cet ordre que j’ai refusé d’obéir, comme le code militaire m’en faisait le devoir.

Elise marque une pause, et reprend d’un ton un peu plus ironique :
Je crois que l’insubordination que l’on me reproche sont les gestes d’esquive que j’ai dû accomplir pour empêcher le capitaine de perdre toute dignité devant les hommes. Voir leur officier donner du poing comme un fort des Halles aurait gravement nui à l’autorité du capitaine sur sa compagnie, et je ne pouvais décemment le laisser faire.

Elise poursuit d’une voix plus sérieuse :
Si j’avais été capitaine, ou rendue à la vie civile, j’aurai envoyé mes témoins au capitaine de Pont-Joubert. Les brimades et les humiliations gratuites sont une chose. La mise en danger délibérée d’un homme placé sous vos ordres, pour des raisons futiles et cruelles, en est une autre. C’eut été faillir à l’honneur que de laisser commettre ce crime sans réagir. Mon frère, mon père, mon grand-père n’auraient pas agi autrement…
Par égard pour la famille du capitaine de Pont-Joubert, qui comporte des soldats illustres, aucun rapport officiel n’a été rédigé sur cet incident. J’avoue, cependant, être surprise d’être jugée pour avoir accompli mon devoir.
Si vous avez des précisions à me demander, je suis à vos ordres…


* Elise fait allusion au règlement qui interdit le duel entre officiers de grade différent.

Le capitaine de cavalerie, écoute avec attention, régulièrement il rature rageusement une feuille placée devant lui, parfois un sourire de satisfaction éclaire son visage puis il se replonge dans ses notes.
Le capitaine d’infanterie commence légèrement à piquer du nez, il semble avoir de grosses difficultés pour tenir ses yeux ouvert, mais malgré tout il parvient à rester éveillé durant toute l’intervention d’Elise.
Le Colonel semble ébranlé par l’argumentation d’Elise, il la fixe longuement. Il parait réfléchir, prend beaucoup de note. Il change régulièrement de position et déploie beaucoup d’énergie pour camoufler un certain malaise. A la fin il se regarde un long moment dans le miroir, son regard devient d’abord pénétrant puis vague. Cela dure quelques instant.
Le lieutenant est captivé par les propos tenus par son interlocutrice. Il accompagne sespropos, les marquant de petits coups de poings sur la table. A la fin il regarde fixement Elise et lui fait un grand sourire, qui n’a rien de militaire ou de protocolaire.

A la fin de la plaidoirie, le colonel se lève et prend la parole : Bien, merci pour cette exposé de la situation , je prend donc note que vous réfutez l’ensemble des accusations portées contre vous, je donne la parole à l’accusation.

Le capitaine de cavalerie se verse un peu d’eau dans un verre, s’éclaircie la voix, rassemble ses notes et commence sa plaidoirie.

Merci mon colonel, le sous lieutenant de Réauville à une lecture bien particulière du code militaire, on me demande de prouver son insubordination, cet exercice est d’une déconcertante facilité. Regarder là, elle vient jusque devant nous ,pour oser nous narguer et défier le capitaine Pont Joubert. Nous ne pouvons tolérer cela !
Je vais rapidement revenir sur l’action de se capitaine, en quoi est ce un ordre indigne que d’essayer de motiver une jeune recrue ? C’est là son devoir que de préparer ses hommes aux combats et au pire, il doit pouvoir compter sur eux en toutes circonstances. Ses braves doivent être prêt à réagir à toutes les situations, croyez vous réellement que l’on prépare des hommes en les maternant, le rôle d’un capitaine est d’entraîner ses troupes au pire mais pas de les couver. Ses méthodes peuvent sembler rude, mais je me souviens d’un temps où mon propre capitaine nous entraîner à charger sous un feu roulant et à balles réelles. Si madame de Réauville à le cœur sensible, qu’elle occupe une place qui convient mieux à ceux de son sexe, la guerre cette noble tache que nous somme charger d’accomplir ne peut s’accommoder de sensibleries déplacées. Si cela et si l’entraînement ne lui conviennent pas qu’elle retourne dans ses salons. Un ordre donné par un supérieur ne peut être en aucun cas discuter.
Quand vous serez au front, irez vous vous plaindre à l’ennemi que ses coups sont dangereux ou contraire à une pseudo dignité. Non, bien sure ! Un officier doit pouvoir compter sur ses subordonnés, il n’a pas à perdre son temps à essayer de se justifier. Il connaît ses hommes, il connaît la situation, si il le décide, c’est que cela lui semble juste. Ses ordres doivent donc être exécutés. Si Madame de Réauville est choqué, qu’elle quitte l’armée, ou d’ailleurs elle n’a pas sa place. Le rôle des femmes n’est pas de se battre, elles sont trop douces et trop sensibles pour cet exercice.
Le refus d’obéissance est caractérisé, il ni y a pas à discuter, appliquons la sanction !
En discutant un ordre, Madame de Réauville, met en péril toute sa troupe, je dirais même plus toute l’institution !
De plus cet officier se permet de porter un jugement sur son supérieur. Mais comparons les dossiers, mis a part les quelques frasques, appartenant au folklore de son arme ses états de services sont exemplaires, ce qui est loin d’être le cas du sous lieutenant. Lisez donc les commentaires, forte tête, voilà le qualificatif qui revient sans cesse. Le récit des frasques du sous lieutenant serait trop long, alors passons.
Non messieurs l’armée ne peut plus tolérer dans ses rangs des officiers qui se permette de discuter les ordres ou qui ose défier leurs supérieurs qui sont après le très haut les seuls maîtres à bord. Les officiers sont la tête de notre armée, a t’on déjà vue un bras ou une jambe refuser d’obéir au cerveau ? Non !
Madame de Réauville s’imagine des choses qui n’existent pas. Effectivement nous avons toujours eu une indulgence coupable pour les débordements de langages ou d’attitudes de son corps, car il le compensait par un certain courage. Mais Madame de Réauville, n’a jamais apporté la preuve de son courage. Alors elle n’a pas sa place parmi nous. Nous sommes dans une époque qui demande un esprit d’obéissance sans faille afin de pouvoir accomplir notre devoir, nous ne pouvons tolérer les fortes têtes, et c’est à nous membre de la cour martiale extraordinaire qu’incombe la lourde et noble tache de purger notre armée de ses chancres. Nous devons rendre justice au capitaine et à l’armée

Ces derniers mots provoquent un certain trouble sur le lieutenant Faë, il repousse avec violence la table et s’exprime « décidément dans justice extraordinaire, ce n’est malheureusement pas le terme justice le plus important » Le colonel est désemparé, il regarde le mur du coté du miroir puis rappel à l’ordre le lieutenant. Celui-ci met quelques instants à se ressaisir. Il se redresse, réajuste son uniforme et s’assoit. Le colonel invite le capitaine à poursuivre

Le capitaine de cavalerie reprend : De plus Madame de Réauville est issue d’une famille d’officier, elle sait donc ce qu’obéir veut dire, elle ne peut fuir et se réfugier derrières des prétextes ou des faux semblant. Son comportement déshonore son nom celui de son père, de sa famille, de son corps de toute l’armée.
C’est pour toutes ses raisons et par égard pour l'illustre famille d'officier dont elle est issue que je recommande l’exclusion de l’armée du sous lieutenant ainsi qu’une peine d’emprisonnement d’un an pour lui permettre de méditer sur le sens du mot obéissance !

Elise pâlit sous les insultes gratuites du capitaine faisant office de procureur. Elle serre les poings mais se contient, sachant qu'un éclat ne ferait que desservir sa cause... Elle ne peut cependant pas s'empêcher de préciser :
Mon capitaine, permettez-moi de vous rappeler que je ne suis pas "Madame" de Réauville, mais le sous-lieutenant de Réauville, et que j'ai le droit d'être appelée par mon grade.

Puis, très intriguée par l'attitude du colonel, qui semblait très attentif pour sombrer ensuite dans une sorte de torpeur vague, elle observe plus attentivement ce qui se passe. Quelqu'un, quelque chose tenterait-il d'influencer les juges ? De la magie, un charme faë seraient-ils à l'oeuvre ? Ou une étrange technologie ?
[Perception MOY + 9 de Carreau]

Elle reprend ensuite :
J'ai l'impression que le capitaine me reproche d'être une femme. Dois-je rappeler à la cour qu'autant de femmes que d'hommes se sont illustrées dans l'armée impériale, sur de nombreux champs de bataille, et que nul n'a jamais osé leur reprocher la prétendue fragilité de leur sexe. Les gardes impériaux qui protègent l'impératrice sont en majorité des femmes. Le capitaine mettrait-il en doute leur compétence et leur dévouement ?

Elise s'adresse alors au colonel, en tant que plus haut gradé :
Mon colonel, où est l'officier qui assure ma défense ?
Elle lance un regard circulaire, cherchant cette personne qui semble briller par son absence.
Je ne comprends pas. Pourquoi n'ai-je pas de défenseur ? Pourquoi les témoins ont-ils été entendus en mon absence ? Pourquoi des faits dûment établis sont-ils balayés d'un revers de la main ? Pourquoi la mise en danger gratuite et inutile de la vie d'un soldat est-elle considérée comme normale ?

[Je ne sais pas trop quelle prouesse utiliser pour faire valoir le bon droit d'Elise, mais c'est sûrement une interaction sociale. Donc je joue une Dame de pique et un 7 de pique]

Elise observe longuement le colonel et le miroir. Le colonel semble avoir été réellement impressionné par sa plaidoirie. Elle a réussi a ébranlé cet homme qui si il connaissait le feu ennemi, semblait ignorer la fougue du hussard blessé dans son honneur. Le seul élément surnaturel qui règne dans la pièce c’est l’incroyable beauté du lieutenant de chasseur. Lorsqu’il se tourne vers le miroir sont regard semble désemparé, il bouge dans tous le sens comme si il cherché a attraper le regard d’un inconnu. Le miroir ne semble dégager aucuns charmes mais sa conception semble étrange. Il entièrement encastré dans le mur. Pour être plus précis, il est le mur. Il ne semble pas très épais par contre. Juste au dessus Elise peut apercevoir à l’une de ses extrémités une toute petite et très étroite fente grillagée.

Le Capitaine de cavalerie regarde Elise, puis d’un ton cinglant il lui rétorque :

enfin madame soyons sérieux je parle de soldats pas de dames de compagnies ! Si les femmes pouvaient être grand capitaine de guerre, vous ne pensez pas que depuis Jeanne d’arc, d’autre se serait manifesté, et encore pour elle j’ai des doutes sur ses réelles capacités !

Cette passe d’arme entre Elise et le capitaine semble avoir permis au colonel de se ressaisir, sa voix est désormais plus posée. Il toise le sous lieutenant avant de prendre la parole :

Madame je vous rappel que vous êtes devant une cour martiale extraordinaire en vertu du décret 51 du 2 décembre 1852 compétent pour juger les cas d’officiers rendus coupables d’insubordination. Selon cette procédure la présence d’un conseil au pré du prévenu n’est pas nécessaire. La cour se réunit à huis clos et les témoignages peuvent être anonymes !

A ce moment le lieutenant de chasseur n’en peut plus, depuis quelques minutes il fulminait dans son coin martelant rageusement la table. L’intervention d’Elise semble l’avoir définitivement convaincu. Il se lève brutalement, regarde le colonel dans les yeux et lui lance :

- les assassins aiment à travailler dans la pénombre !
- Cela suffit lieutenant je vous sommes une dernière foi de vous ressaisir.
- Nom mon colonel cela suffit je suis un lieutenant du 7e régiment de chasseurs Faë pas un comédien, je refuse donc de me prêter plus longtemps à cette mascarade !
- Lieutenant ! je vous révoque de cette cour ! Veuillez la quittez immédiatement et rejoindre la salle de police, vous êtes aux arrêts !

Fou de rage le lieutenant détache son fourreau et le jette violemment sur la table : très bien cette parodie de justice me dégoûte ! Puis il s’apprête à quitter la pièce.

Elise regarde attentivement le miroir, comme pour fixer une personne qui se trouverait derrière ce qu'elle soupçonne être un miroir sans tain...

Elise ne parvient pas à voire a travers le miroir, car il s’agit effectivement d’une glace sans tain. Elle semble tout de même distinguer mais de façon très floue quelques ombres ou masses informes qui se tiennent derrière le miroir. Elle n’arrive pas non plus à déterminer avec précision la solidité ou l’épaisseur de la glace mais il ne lui semble pas présenter de particularité. Sa solidité et sa conception semblent être basique.

Le lieutenant de chasseur est interrompu dans son élan par l’irruption de gardes qui viennent l’arrêter et l’évacuer de la salle. Plus personne ne prête attention à Elise. Le colonel tente de rappeler à l’ordre le lieutenant. Le capitaine de cuirassé l'accompagne, toute leur attention est retenue par cette officier qui ose défiez leur autorité. Enfin les gardes parviennent à maîtriser ce dernier, mais d'un vigoureux mouvement d'épaule il se dégage de l’étreinte des gardes et vient dans une attitude qu'il essaie de maintenir la plus digne possible il vient s’adresser au colonel et au capitaine de cuirassé :

Mon colonel, je refuse de vous suivre sur le chemin du déshonneur et je préfère n’importe quel châtiment que de me prêter une minute de plus à cette épouvantable comédie ! Quand à vous infâme bavard, votre perfidie n’a d’égale que votre servilité, nous nous retrouverons !

Puis il se tourne vers Elise : Nous sommes du même bois, et il me semble que nous n’avons plus notre place dans cette armée de laquais.

Elise profite de la confusion provoquée par l'arrestation du lieutenant faë pour sortir en toute innocence dans le couloir. Là, elle repère la porte qui donne vers la pièce où doivent se trouver les personnes qui regardent le "procès" à travers la glace sans tain, et, sans façon, l'ouvre et entre...

J'ai annoncé la séquence complète que souhaite faire Elise, mais si des événements se produisent en cours de route, no problem, tu arrêtes le mouvement et on reprend à ce point-là...]

Le Lieutenant poursuit son scandale. Maintenant il se tient immobile au milieu de la pièce. Il semble entrer dans une profonde phase de concentration. Trois gardes entreprennent de le maîtriser tout en entendant les hurlements du colonel et du capitaine de Cavalerie qui tentent de ramener le calme. Le capitaine d’infanterie s’est prudemment réfugié sous une table et attend patiemment que cela se termine.

Elise parvient à quitter la pièce sans difficulté. Elle se retrouve dans un long couloir. Il est décoré par de lourdes tentures pendues aux murs et descendant jusqu’au sol. Il ne possède pas de fenêtre, il est donc assez sombre, quelques lampes électriques diffusent une faible lumière. Il semble désert et à part des bruits de lutte provenant de la salle du « procès » rien ne vient troubler la progression d’Elise. Elle trouve assez rapidement une porte fermée qui pourrait correspondre à une salle attenante à la cour martiale.

Au moment où elle pose sa main sur la poigné, elle sursaute une voix qui ne lui est pas inconnue mais qu’elle ne parvient pas à identifier immédiatement la fait sursauter. Cette voix n’est pas celle de Pont Joubert. Elle la connaît mais d’où ? Une seconde lui fait suite.

… Satisfait, même si j’aurai préférées de sa part un peu plus d’agressivité et de combativité, enfin un hussard qui réfléchit on ne va pas s’en plaindre.
- Vous connaissez tous déjà mon point de vue, et elle vient brillamment de l’illustrer.

Au même moment les bruits de lutte dans la salle du "procès" s’estompent . Le lieutenant semble maîtrisé.

Elise, un sourire aux lèvres alors qu'elle vient d'entendre ces derniers mots, entre dans la pièce en disant....

Une cour martiale extraordinaire n'est pas l'endroit où faire preuve d'agressivité... Mais on peut toujours tenter d'avoir un peu d'esprit d'initiative, surtout lorsque l'on remarque quelques éléments étranges......

Malheureusement tout ne ce passe pas aussi bien que le prévoyait Elise. Elle appuie sur la poigné d’un coup sec, pousse la porte mais celle-ci ne s’ouvre pas. Elle insiste, la secoue, la porte est fermée à Clés. Elle entreprend de se forcer un passage mais l’opération la retarde et surtout le vacarme alarme les occupants de la salle secrète.

Elise écoute un mouvement de panique à l’intérieure de la salle. Des chaises sont renversées, des bruits de papiers précipitamment rangés.

Une voix inconnue : Elle n’aurait pas osé !
La voix familière : J’oubliais ne jamais la sous estimée, Eglantine, Monsieur suivez moi, capitaine couvrez nous !
La seconde voix : Bien mon général !

Après quelques coups d’épaule, la serrure cède dans un grands fracas. Elise se retrouve dans une pièce sombre. Sur le coté elle peu observé la salle du « procès ». Au milieu des chaises dont certaine sont au sol et les reliquats de ce qui devait être une réunion discrète. L’ouverture de la porte a pris à peu prés une minute. Ce délai a été suffisant pour organiser la fuite. Elle a juste le temps d’apercevoir une jambe et un dos d’un costume civil, ainsi qu’une vague chevelure blanchâtre qui file en pestant par une porte dérobée.

Entre elle et la porte se dresse un homme en civil qui a dégainé une cape épée. Cette personne elle le reconnaît. Il s’agit de Charles de Vassy, un de ses anciens co-disciples de l’école militaire. Il était un peu plus âgé qu’elle et il se trouvait dans une promotion précédant la sienne. Elle le soupçonnait secrètement d’avoir été amoureux d’elle. Mais a part des sourires ou des compliments il ne s’était jamais dévoilé. Dans ce souvenir il s’agissait d’un jeune homme discret et de bonne famille. Aux dernières nouvelles il avait été chassé de l’armée pour une sombre histoire de dettes de jeux.


Charles se dressent devant Elise, il semble déterminé, par contre il ne montre aucune volonté d’alarmer une garde quelconque.

Très chère Elise vous me voyer désolé de m’opposer ainsi à vous, mais il va falloir patienter quelques instant !

Elise avance, la main sur la poignée du sabre... Le soulagement et la colère se lisent en même temps sur son visage.

"Capitaine" de Vassy, puisqu'il paraît que vous êtes encore dans l'armée, il me semble que vous voulez protéger la fuite de ceux qui ont jugé bon d'organiser cette cruelle mise en scène... A moins qu'il ne s'agisse d'une étrange épreuve ?
Si vous voulez tester aussi ma maîtrise de l'escrime, je suis à votre disposition.
Mais je ne me fais pas d'illusion. Le temps que nous croisions le fer, vos conspirateurs auront disparu depuis longtemps.
Si vous me faisiez plutôt la bonté de m'expliquer ce qui se passe, ou tout du moins, de me conduire vers quelqu'un habilité à le faire...

Les yeux d'Elise brillent de colère :
Et si cette cour martiale n'était qu'une mascarade, le moins que vous puissiez faire est de donner des ordres pour que le seul officier qui ait agi avec décence ne soit pas mis aux arrêts. Lui au moins a eu la courage d'être fidèle à son honneur.

(Attentive à ce qui se passe, Elise se tient prête à esquiver en dégainant si Charles de Vassy engage le combat.)

[Elise rassemble ses souvenirs pour essayer de mettre un nom sur la voix qui lui est familière ; à moins que ce soit celle de Charles de Vassy, dans ce cas, je n'ai pas tout compris au descriptif. Si ce n'est pas lui, je je fais une prouesse. Je suppose que la mémoire d'une voix se joue sur la Perception : MOY + 10 de carreau]

Le son de la voix résonne dans sa tête. Elle a déjà entendu ce son bien particulier et teinté d’un fort accent gascon. Elle sure qu’elle n’appartient pas à Charles de Vassy. Ce son lui rappel des souvenirs de son passage à l’école d’officier, peu être un camarade ou plus sûrement un enseignant.

Au même moment le Colonel et le capitaine de cuirassé se présente à la porte. Ils n’osent pas entrer. Charles demande à Elise de fermer la porte et il s’adresse aux officiers.

« Oui nous avons vue colonel, elle a filé, ce n’est pas grave pour l’instant, poursuivait votre tache. Plaçait une sentinelle devant la porte et que l’on ne nous dérange sous aucun prétexte. Quand au Lieutenant envoyait le reprendre ses esprits en salle de police, nous statuons sur son sort ultérieurement »

Les deux hommes s’éloignent et quelques instants plus tard Elise peut les voire à travers la glace sans tain reprendre le cours du procès. Ils semblent imperturbables.

Puis Charles rengaine son épée et s’adresse à Elise. Il semble un peu gêné de la situation, mais il ne montre aucun signe d’agressivité. Il se contente d’interdire l’accès à la porte dérobée. Pendant quelques secondes il la regarde, il semble chercher ses mots puis il se lance :

« Très chère Elise, je vous prie de m’excuser Lieutenant de Réauville, la situation est fortement embarrassante et pour l’instant je ne suis pas autorisé à vous révéler les raisons de cette mise en scène. Sachez seulement que votre mise au ban de l’armée n’est motivé que par les plus nobles raisons : le service de l’Etat. C’est un prix élevés, je le sais par expérience, mais ne sommes nous pas dévoué corps et âmes à son service ?

Votre interruptions nous force à prendre de nouvelles dispositions, je ne peux donc pour l’instant vous en dire plus.

Concernant le Lieutenant, nous allions justement statuer sur son sort, et croyais moi vous avez devant vous un de ses plus sure avocat.

Je crois me souvenir que vous étiez un redoutable bretteur, cela serait un honneur d’échanger quelques passes avec vous, acceptez vous de croiser le fer avec moi ici même ?