Où apparaît Elise de Réauville.

Elise, d'un ton très froid, répond au lieutenant :

Vous me parlez de raison d'état. Et au nom de cette "noble" raison d'état, vous entendez souiller le nom d'une famille qui sert l'empire et la France depuis des générations. Ce n'est pas une situation "embarrassante", et encore moins "noble", c'est une situation indigne.
Ce que vous avez manigancé tuera mon père, j'en suis certaine. Il ne supportera pas cette honte.
Trouvez autre chose, si vous tenez vraiment à obtenir ma collaboration. Mais une mise au ban de l'armée dans le déshonneur, sur de faux prétextes, jamais !
Je n'ai pas failli dans cette affaire, et il est hors de question que ma famille paye le prix de la lâcheté d''un Pont-Joubert. Même pour une "raison d'état"... Je ne suis pas un commis d'état, mais un hussard qui a offert son sang à l'empereur pour le servir dans l'honneur.
Si vous ne trouvez pas un autre moyen pour votre "recrutement" au service de l'état, alors je vous remettrai ma démission... ou vous me ferez emprisonner, si vous tenez vraiment à mener cette farce jusqu'au bout. Enfin, si vous y parvenez.

Elise est pâle de rage quand elle termine sa tirade. Elle dégaine son épée, et reprend :

Ou vous arrêtez ce procès qui n'a pas lieu d'être, et trouvez, grâce à votre imagination que je présume fertile, une autre façon pour que je serve votre "raison d'état"... Ou vous devrez me barrer la route en me passant votre épée à travers le corps. Si vous persistez dans cette voie, j'ai bien l'intention de sortir pour prévenir mon père de ce qui se passe réellement, avant d'attendre les sbires que vous ne manquerez pas d'envoyer, pour mourir le sabre à la main.

Charles qui jusqu'à présent avait adopté une attitude assez désinvolte à la limite de l’arrogance perd de sa superbe. La tirade d’Elise le plonge dans un profond silence. Il la regarde et ne montre toujours aucun signe d’hostilité.

Tout d’abord si vous devez m’attribuer un grade c’est celui de Capitaine ….

Puis il marque un temps d’arrêt, baisse ces yeux, met ses main derrière le dos, fait quelques pas, puis se reprend d’abord sur un ton calme, presque paternelle.

Tss-tss lieutenant vous avez encore la tête toute pleine de beaux idéaux, c’est charmant mais ce n’est plus le temps. Ce n’est pas du sang des hussards dont nous avons besoin mais de leur intelligence, de leur esprit et de leur sens du devoir. Quand à Pont Joubert, arrêtais de vous focaliser sur cet incompétent … Nous vivons une époque troublé et dangereuse où vos beaux principes n’ont malheureusement plus court. Vous aurez l’air drôle à charger sabre au claire devant la redoutable puissance prussienne. Vous allez les amuser, avec un peu de chance le rire les tuera.
Croyait moi ce n’est pas par plaisir que nous faisons cela. Mais l’Etat connaît notre valeur et notre fidélité et il a besoin de nous. Parfois il se montre injuste, mais c’est toujours pour une bonne raison, la sienne et son service. Nous ses serviteurs nous passons ensuite …

Il commence à s’emporter, il jette sa main dans un grand mouvement brusque.

… Je vous parle d’un projet dont dépend l’avenir du pays et du monde et vous me répondez honneur et principes. Décidément je ne vous comprends pas !

Il devient véritablement fou de rage.

Et ne surtout ne me parler pas de noblesse, à moi dont les ancêtres ont épaulés Guillaume le conquérant, tous les champs de batailles d’Europe et du monde ont été irrigué par le sang des de Vassy. Vous me dite Honneur et bien moi je vous répond devoir. L’état à besoin de vous, alors vos grand principes … il va falloir faire des exceptions, il y a toujours des exceptions …

A voix basse il grommelle.

Et pour servir l’état, le roi ou l’empereur j’ai aussi sacrifié de nombreuse choses, c’était normale c’était mon devoir.

Il redevient audible et plus posé

Cette mise en scène est indispensable mais je ne peux pas vous dire plus pour l’instant, patienter quelques jours, quelques heures … et nous vous révèlerons les raisons de cette mise en scène.

Il jette sa canne au pied d’Elise et s’écarte de la porte dérobée

Quand à vous passez une épée à travers le corps je ne peux me résoudre à cette solution, si vous voulez partir, et bien partait et galopait vite …

Elise reprend, en rage elle aussi :

Capitaine, il n'est nul besoin de me rappeler à mon devoir. Je le connais parfaitement ! S'il s'agit de servir l'empereur dans votre "grand projet", je le ferai. Mais pas en acceptant que le nom de ma famille soit traîné dans la boue. L'honneur et le devoir ne sont pas incompatibles, loin de là. Et s'ils le sont devenus en France, alors notre pays est tombé bien bas. Plus bas encore que la Prusse.
Je me suis engagée pour servir l'empereur dans un régiment de hussards. Pas pour devenir une espionne ou un assassin ! Et si vous m'y contraignez, vous n'aurez qu'un outil brisé dans la main !

Et si je m'en réfère à la raison "officielle" de votre départ de l'armée, qui semble n'avoir été qu'une feinte, des dettes de jeu ne sont pas particulièrement déshonorantes. Cela arrive aux meilleurs. Vous avez su trouver une porte de sortie qui restait digne, et qui préservait votre nom. Vous me demandez d'accepter d'être chassée de l'armée pour insurbodination, rébellion, refus d'obéissance et insulte ? Avec une condamnation d'un an de forteresse ? Ce n'est pas une seule carrière que vous sacrifiez là sur l'autel de votre pragmatisme. C'est aussi celle de mon frère, capitaine dans le même régiment que moi. Et c'est sûrement la vie de mon père, qui ne survivra pas à une telle honte.

Les grands principes ne se sacrifient pas, capitaine, car ils sont l'ossature qui nous soutient. Ceux qui font que la France n'est pas la Prusse...

Lieutenant je déplore votre entêtement. Il faut savoir perdre ses illusions pour conserver son idéal. La honte est une maladie dont on guéri vite, et vous nous avez fourni un bon prétexte, il aurait été dommage de le rater.

Puis il entreprend de rassembler les papiers dispersés sur la table, et commence à les ranger dans une sacoche. Après quelques secondes de silence il se reprend.

Par contre vous êtes bien méprisante concernant les assassins, le soldats n’en est il pas un ? Je reste persuader que l’assassin comme vous dite est un soldats bien plus utile qu’un régiment pour l’Etat, c’est pour cela que je souhaite que cette noble tache ne soit confier qu’a des personnes dignes de confiances et pétris de principes, car avec eux je suis sure qu’ils auront la limite de leur conscience. On ne confie pas des taches aussi intimes que cela à de vulgaires spadassins, enfin nous aurons une autre occasion de poursuivre ce débat.

Sa tache terminer, il rassemble ses affaires, prend sa canne et son chapeaux et se place devant Elise.

Votre attitude est tout à votre honneur et me renforce dans la conviction que j’ai fais le bon choix en pensant à vous. Pour le reste je ne suis qu’un maillon et je ne peux donc prendre d’autres décisions que de rapporter fidèlement vos paroles et vous conseiller de partir dans les plus brefs délais car je vous le répètes arrêter la machine n’est pas en mon pouvoir. Par contre Je m’engage à être de nouveau votre avocat, malgré mon désaccord.

Après un temps de silence il reprend.

Bonne Chance et que Dieu vous garde …

Tout en écoutant Charles de Vassy, Elise peut observer par la glace sans tain la parodie de procès qui se poursuit. Le Capitaine de cuirassé continue de laissé libre court à sa misogynie. Puis le colonel se lève et reprend la parole :

« Bien la cour va maintenant se retirer pour délibérer et prononcera son jugement dans 2 jours, dans l’attente elle ordonne la mise en arrêt dans ses quartiers du sous lieutenant de Réauville »

Mes illusions, le capitaine de Pont-Joubert s'est chargé de me les faire perdre depuis mon longtemps. Quant à mon idéal, ce sont vos manoeuvres qui sont en train de le tuer.
Si le déshonneur d'une famille est pour vous un simple rhume dont on guérit vite, ou un "bon prétexte", alors vous n'êtes plus le Charles de Vassy qui descend d'une longue lignée de chevaliers, mais une sombre brute.
Non, le soldat n'est pas un assassin. Il agit au grand jour, sabre au clair, sur le champ de bataille. Pas dans l'ombre avec le poison ou le poignard. Quant à confier cette "tâche" a une personne "pétrie de principes", la première chose que vous leur demandez, c'est d'y renoncer.

Elise se dirige insensiblement vers la fenêtre tout en continuant son discours plein de rage.

Je vois que la farce a continué. Souffrez que je prévienne ma famille avant que vos sbires n'interviennent...

Eloise se saisit d'une chaise, la lance vers la fenêtre pour la briser et saute par l'ouverture ainsi libérée, pour sortir du bâtiment et se retrouver dans la cour, où elle espère bien trouver un cheval.

[Agilité BON + As de trèfle]

Au moment Ou Elise se saisit de la chaise, elle peut lire un sentiment de stupeur sur le visage de Charles de Vassy. Celui-ci s’attendais à beaucoup de choses mais pas à une telle sortie.

Elise saute et atterris sur un sol enneigé qui amorti considérablement le choc. Bien que légèrement secoué par le choc elle parvient à se réceptionner sans dommage. Elle atterris dans une cour. La neige vient de s’arrêter de tomber. Par contre un violent vent froid balaie le paysage. La cour semble déserte. Charles de Vassy n’a poussé aucun hurlement. Personne ne semble avoir été alerté par la fulgurante sortie d’Elise. Après quelques secondes pour se remettre du choc , Elle peut observer :

que Face à elle se trouve un corps de bâtiment, qui ne semble pas occupé, aucune lumière n’est visible. Sur sa gauche se trouve un autre groupe de bâtiment qui lui semble occupé. Sur droite se trouve l’entrée du fort. Elle est ouverte. Il ni y a pas de garde apparente. A part la sentinelle d’usage, ils doivent se trouver au chaud dans le poste de garde à proximité de l’entrée. La voiture qui l’a amené est rangé à proximité du poste de garde, elle est attelé est semble sans surveillance directe. Les bâtiments qui se trouvent à proximité de l’entrée ressemblent à des écuries, Les portes sont plus grandes et plus large que les autres.

Elise rengaine son sable, puis se glisse vers la voiture qui l'a conduite au château, et d'une main preste enlève la goupille qui accroche l'attelage au corps de la voiture.
Une fois cette précaution prise, elle part en courant vers les écuries. Si la chance lui sourit, elle trouvera un cheval sellé, attendant son maître venu à Vincennes...

Elise rentre dans les écuries. La présence des animaux dégage une chaleur agréable malgré la forte odeur. Et là chance commence à sourire à Elise. Ce n’est pas un cheval prêt à partir mais plusieurs qui semble l’attendre. Dans l’ensemble il semble prêt pour que leurs propriétaires, des estafettes ou des aides de camps, puissent partir accomplir leurs missions dans les plus bref délai.

Alors qu’Elise se rapproche des animaux, elle est surprise par une voix inconnue. Rapidement elle découvre que cette voix appartient à un palefrenier. Il semble entre 2 ages. Il est en bras de chemise, un bonnet de police négligemment posé sur une tête balafrée par une grosse cicatrice. Il pousse devant lui une brouette emplie de fumier. Après esquissé un vague salut, loin des normes protocolaires, il reprend son ouvrage.

Et bien lieutenant, y sont pas un peu fou d’vous faire courir les routes par se temps et dans cette tenue, sauf v’tre respect mon lieutenant z’avez rien plus chaud pour galoper ?

Avec un petit sourire, Elise lui répond :

Le service n'attend pas, soldat. Mais si vous aviez une capote à me prêter, je ne dis pas non. (Enchaînant sans lui laisser le temps de réfléchir, Elise ajoute avec un air mi-sérieux, mi-charmeur, en désignant les montures déjà prêtes) : Il me faut une monture immédiatement, pour un départ sur l'instant. Laquelle puis-je prendre sans nuire à votre service ?

[Je jouerai éventuellement une carte de Coeur, pour jouer sur le Charisme, mais je ne suis pas chez moi avant ce soir, et je n'ai pas la liste de mes cartes.]

Z’avez raison Lieutenant, le service n’attend pas, je vais trouvez une bonne monture et des vêtement chaud attendez quelques instants

Le vieux soldats disparaît en sifflotant quelques instants derrière un boxe. L’attente est de courte durée, il revient un magnifique alezan bien sellé et convenablement équipé au bout d’une longe. Sur la selle il a jeté une chaude capote.

Tenez lieutenant il s’appelle Zéphyr, c’est une bonne bête, je vous zé mis des vivres dans les fontes et un petit coup de rhum pour vous réchauffez par ce froid.

En disant cela il flatte la bête à l’encolure et tend la bride à Elise.

Prenez en soin et il vous mènera loin, bonne chance lieutenant !

En lui faisant un clin d'oeil complice, Elise enfile la capote d'un geste ample.
Merci, soldat... Je penserai à vous quand je dégusterai ce petit rhum...

Puis elle monte en selle et sort au pas de l'écurie. Dès que sa monture a fait quelque pas à l'extérieur, elle la lance au petit trot, prête à partir au grand galop si besoin est...

Dans la cour un calme tout ce qu’il y a de plus normal par ce jour de grand froid règne. Aucun signe ne laisse penser que l’Alerte a été donné.

En se rapprochant du poste de garde Elise Aperçoit une sentinelle qui emmitouflée dans sa capote tente de faire les cent pas afin d’essayer de se réchauffer. A son passage il fait un vague salut.

En jetant un dernier coup d’œil dans la cour, elle peu voire sortant du sinistre bâtiment ou c’est tenue la parodie de justice militaire le lieutenant de chasseur encadré par deux gardes. Il semblait se diriger vers le poste à l’entrée.

Sans vraiment réfléchir, Elise fait avancer sa monture près du lieutenant de chasseurs. Dès qu'elle a sa portée, elle bouscule avec son cheval l'un des gardes qui encadre le faë (les deux si elle le peut), et lui crie : "Sautez en croupe !"

Les gardes sont trop occupés à se protéger du vent froid pour remarquer Elise qui s’est glissé derrière leurs dos. Le cheval obéis aux doigts et à l’œil. Il est extrêmement docile. Le poitrail du cheval bouscule le garde de droite. Celui ci roule au sol est s’écarte prestement des pâtes du cheval. Le cas du second garde est réglé par habile coup de coude délivré par le lieutenant faë qui ne se fait prié pour profité de cet aide inespéré. Il saute facilement sur la croupe du cheval.

La scène c’est déroulé assez brièvement mais l’un des gardes reprend rapidement ses esprits. Il est bien décidé à donner l’alerte. Ses premiers cris restent sans réponse.

Elise pique des deux et part au grand galop vers la sortie...

… qui est atteinte en deux temps et trois mouvements. Zéphyr se montre particulièrement rapide, malgré le poids des deux cavaliers. La sentinelle alertée par les cris est bousculée sans ménagement et part roulé dans la neige. Les gardes sortent en courant mais il est trop tard.

Quelques coups de fusil se font entendre, mais aucune réplique organisée ne s’oppose à la sortie. Les gardes semblaient plus s’attendre à une attaque de l’extérieur que d’une provenant de l’intérieur.

Elise et son acolyte parviennent à gagner et à pénétrer dans les faubourgs de Paris sans encombres. Aucune poursuite ne semble avoir été organisée.

Elise arrête sa monture et se retourne vers le lieutenant.
Je suis heureuse d'avoir eu l'occasion de vous remercier pour votre soutien durant cette mascarade, lieutenant. Car en effet, il s'agit d'une mascarade, un procès monté sur de faux prétextes. Et il n'est pas juste que vous soyiez mis aux arrêts pour avoir été le seul à rester fidèle à l'honneur de l'armée impériale.
Il semblerait que j'ai eu le malheur d'attirer l'attention de quelqu'un voulant me confier une tâche dont je n'ai pas la moindre idée, et que mon renvoi de l'armée dans des conditions ignominieuses soit une condition nécessaire pour me la confier...

Les yeux d'Elise brillent de colère.
J'ai refusé de laisser ainsi souiller l'honneur de ma famille et de renoncer à la franchise dont les Réauville se sont fait une devise.
Je me suis enfuie pour prendre le temps de régler mes affaires et de prévenir mon père de cette sombre manipulation... Ensuite, on verra bien. Mais je n'ai pas l'intention de me laisser arrêter comme un mouton que l'on conduit à l'abattoir. Qu'ils envoient donc leurs sbires !

Elise prend une grande respiration pour se calmer, et reprend d'une voix plus posée.
J'ai réussi à me faire confier cette magnifique monture par un sympathique palefrenier, qui s'est un peu laissé embobiner par mon uniforme d'apparat et un sourire. Il se nomme Zéphyr et a l'air d'une très bonne bête. Je vais vous le laisser, avec cette capote, et les vivres placées dans les fontes, pour que vous puissiez partir sans être inquiété, et faire de la route si vous en avez besoin. Pour ma part, je vais prendre un fiacre pour rejoindre l'hôtel particulier de mon père.

Après un instant de réflexion, Elise poursuit :
Puis-je vous demander une faveur ?

Je vous demanderai, si jamais ces gens qui oeuvrent dans l'ombre parviennent à étouffer ce qui se passe, et à déshonorer ma famille, de faire savoir ce qui s'est réellement passé. Les Réauville n'ont pas failli, et je n'ai rien fait de ce que l'on me reproche. (Avec un sourire) Sauf, peut-être, partir un peu cavalièrement du fort de Vincennes et emprunter cette monture...
Je ne sais pas si mon colonel est au courant, et si vous prendriez un risque en le prévenant. Je ne crois pas qu'il tremperait dans ce genre de manigance, mais on l'y a peut-être contraint. Il semblait furieux quand je l'ai quitté, mais cette colère peut aussi bien être dirigée contre la cour martiale en elle-même, que contre les pressions qu'il aurait pu subir.
Mais mon frère, capitaine au 4e Hussards, et les cercles que fréquente mon père devraient être prévenus, si jamais je "disparaissais"...

Après un instant de réflexion, Elise ajoute :
Pour Zéphyr, quand vous n'en aurez plus besoin, vous n'avez qu'à le laisser au relais de poste de la Porte d'Orléans, au nom d'Elise Brémont*.


* Nom de jeune fille de la mère d'Elise

Merci. Dans le cas où je ne pourrai pas le faire moi-même, cela me laisse un espoir que la vérité soit connue. Quant à passer par le fil de l'épée ces "sombres combinards", je crois que mon frère voudra se réserver cet honneur...
Pas plus que vous je ne connais l'autorité convocatrice de cette cour, ni ses commanditaires occultes. Peut-être que l'avenir me le dira... (Elise devient plus sombre) S'il me reste un avenir...
Quoi qu'il en soit, je vous sais mille fois gré de votre loyauté et de votre proposition d'aide, lieutenant.

Elise confie les rênes au chasseur, et descend prestement de cheval en passant sa jambe par dessus l'encolure de l'animal, et en se laissant glisser à terre. Elle envoie un salut militaire impeccable à Jean Lafortune.

Au plaisir de vous revoir un jour, lieutenant...

Puis Elise s'éloigne vers le boulevard, à la recherche d'une poste. Elle demandera du papier, deux enveloppes, une plume et de l'encre, et rédigera une lettre où elle explique les événements de la matinée. Cette lettre est placée dans une enveloppe cachetée. Elle rédige ensuite une seconde lettre, pour son vieux maître d'escrime, où elle explique que s'il venait à entendre de méchantes rumeurs sur le compte d'Elise, ou si elle disparaissait, il devrait ouvrir la lettre scellée jointe, la lire et la transmettre (ou communiquer son contenu) à son père et à son frère hussard. Elise place cette lettre et l'enveloppe scellée dans une deuxième enveloppe, adressée à son vieux maître, dans sa salle d'armes. Elle confie ensuite le tout à la poste impériale, pour la prochaine distribution de courrier.

Elise part ensuite à la recherche d'un fiacre, pour rejoindre l'hôtel particulier de son père. Son intention est de lui révéler tout ce qui vient de se passer, si on lui en laisse l'occasion. A moins que son père n'ait une autre solution à lui proposer, Elise se rendra ensuite au cercle militaire que fréquentent ses camarades de promotion, où elle attendra, tranquillement, d'avoir de plus amples nouvelles de la situation. Elle n'a pas l'intention de fuir pour devenir une fugitive, ce qui laisserait entendre qu'elle est coupable d'une quelconque faute...
Alors que le fiacre s'éloigne en direction du parc Monceau, Elise a un petit sourire aux lèvres. Elle songe que si on vient l'arrêter au cercle, au milieu de ses amis officiers, la situation risque de devenir intéressante et plutôt mouvementée...

Le fiacre arrive sans encombre devant l’hôtel particulier des Réauville. Le quartier n’est pas particulièrement populaire ou agité mais là rue est très calme. Aucune circulation n’est visible.

A l’entrée de la rue Elise peu remarquer un autre fiacre de louage tout ce qu’il y a de plus banale.

Devant l’hôtel des Réauville, elle peut remarquer que trois chevaux sont stationnés. Ils sont gardés par homme tentant plus ou moins de se réchauffer en fumant une pipe. Afin de se protéger du froid il s’est emmitouflé dans sa capote et Elise peut difficilement distinguer les particularités de son uniforme. Par contre Elle peut voire que les chevaux appartiennent à un corps de cavalerie régulier.

Elise contourne prudemment les accès par l'entrée principale, et se dirige vers l'escalier de service. Là, elle prend les couloirs habituellement réservés aux domestiques, pour se rendre discrètement à l'office.
Après avoir fait une bise sur les deux joueurs de l'excellente et rubiconde cuisinière qui lui prépare ses desserts favoris depuis son enfance, Elise lui chuchote de faire venir le majordome en cuisine, sans révéler à personne qu'elle est arrivée...
Pendant son absence, Elise prend une de ses cartes et écrit rapidement dessus : "Père, je dois vous voir immédiatement... et dans la plus absolue discrétion. Je vous attends à l'office."
Quand Charles, le majordome, se présente, Elise lui confie sa carte, pour qu'il la remette posée sur un plateau d'argent, face cachée, à son père. Elle lui recommande de ne révéler sa présence à personne, tant que son père et elle n'auront pas discuté.

Le Majordome exécute fidèlement sa tâche. L’attente est de courte durée. Son père entre rapidement dans l’office. Il a un air de circonstance, il semble préoccupé. Sans laisser à Elise le temps de répondre il la prend chaleureusement dans ses bras.

« Ma fille que je suis heureux de vous voire, votre colonel mon brave compagnon d’arme et votre frère sont ici …. Ils m’ont entretenue de votre situation … Cela c’est il arrangé …